Tract Multilinguisme un atout pour l'Europe

Multilinguisme

Le Commissaire au Multilinguisme fait un amalgame entre les langues officielles des Etats Membres et les langues minoritaires, dialectes et langues des immigrés. Il n’est pas concerné par le Plurilinguisme institutionnel et généralisé de l’Europe en marche.

Il fallait le faire, il n’y a que l’Europe actuelle, celle de la mise au placcard de la « Communauté » et de la dechéance de tous ses valeurs, qui pouvait tomber dans des tels travers : le Commissaire au Multilinguisme ne s’occupe pas des langues officielles des Etats Membres, dans leur dimension institutionnelle, mais uniquement de leur dimension culturelle, dans un invraissemblable meli-melo avec toutes les autres innombrables langues minoritaires, dialectes et langues des travailleurs immigrés. Meme en admettant qu’une telle approche soit compatible avec la lettre et l’esprit des Traités fondateurs, pour ce faire, il n’y avait pas besoin d’un Commissaire au Multilinguisme qui fait double emplois avrec celui de l’Education et Culture, un seul Commissaire était largement suffisant pour couvrir un domaine qui ne constitue pas matière communautaire.

En faits, le Commissaire au Multilinguisme, Leonard Orban, ignore la nécessité d’un Plurilinguisme institutionnel et généralisé des langues officielles et se consacre tout entier aux langues minoritaires, dialectes et langues des immigrés, langues tout à fait respectables qui  ne tombent toutefois pas sous  la juridiction des Traités. L’autre sujet auquel se consacre le Commissaire Orban est dialogue interculturel avec les Pays Tiers en faisant l’impasse sur le fait que les États Membres de la Communauté sont loin d’avoir achevé le processus d’intégration linguistique et culturelle entre eux. Lors de sa dernière conférence de presse où il a présenté la Communication : « Multilinguisme : un atout pour l’Europe et un engagement commun » le Commissaire Orban l‘a admit expressément, en réponse à la question posée par un journaliste, et a précisé que les langues ne tombent pas sous la responsabilité de la Commission laquelle détient uniquement un rôle de stimulation et de coordination. Or, les langues officielles des États Membres, qui sont les langues des Traités, constituent bel et bien matière communautaire, tel que confirmé par le Règlement 1/58, et tombent, de ce fait, sous la compétence de la Commission.

Le Commissaire au Multilinguisme, ne semble pas avoir été, suffisamment, mis au courrant et conseillé, de manière circonstanciée, par les Services placés sous sa responsabilité. L’on détecte, en effets, dans toutes les Communications et les documents qu’il produit, une très forte influence de la stratégie anglo-américaine pour l’imposition de l’anglais comme langue planétaire. Le British Council, bras opérationnel de cette stratégie, c’est placé, depuis des décennies, au centre de la problématique linguistique de niveau mondial et a adopté une tactique qui vise à valoriser toutes les langues minoritaires et dialectes, pour les placer au même niveau des langues nationales officielles afin de les multiplier à l’infini. Cette approche banalise les langues officielles et, du même coup, fait exploser l’appétence d’une langue unique véhiculaire y inclus à l’intérieur des Pays multilingues.

Ce n’est pas, de toute évidence, la stratégie qui peut convenir au processus d’intégration de l’Europe et à l’exigence du respect de la diversité linguistique et culturelle qui l’habite. Tout cela, en faits, ne tient en aucun compte l’impact politique de la langue officielle, qui constitue une vision du monde et qui structure la « forma mentis » du citoyen. Chaque langue véhicule sa propre culture et apporte une dimension complémentaire dans le dialogue quotidien sur les multiples sujets, auquel les États Membres sont appelés à contribuer. Une Europe institutionnelle qui se déclinerait en une seule langue subirait un aplatissement vertigineux et ne serait plus que l’ombre d’elle-même.

L’autre aspect, dramatique et dangereux, est celui des textes originaux produit dans une langue qui n’est pas celle dans laquelle le rédacteur c’est formé. Continuer à imposer la rédaction en une seule langue, rarement deux, signifie de se retrouver dans une Babèle de malentendus où seuls ceux dont cette langue est la langue maternelle savent où l’on va et détiennent le gouvernail de la direction.

Le Comité Exécutif d’Athena